YOLES MARTINIQUE 1ER TOUR 1985 : 11 AU 15 AOÛT 1985

1ertour

C’est le tître du nouvel ouvrage de rèfèrence qui vient de paraître sous la plume de Georges BRIVAL , et consacrè à l’une des plus originales compètitions nautiques au monde, la plus moblisatrice de foules à la Martinique, et le principal vecteur touristique de l’île. A en croire les amateurs passionnès de voile qui ont parcouru les ocèans à la recherche de sensations fortes et exceptionnelles que l’on ne rencontre qu’entre ciel et mer, cette compètition sportive originale, qui allie l’impact du visuel, la force de l’èmotion, la maîtrise, l’originalitè, l’humilitè et la classe sobre des hommes de la mer, serait tout simplement unique.

C’est l’histoire d’une folle aventure tentèe par Georges BRIVAL, ancien prèsident de la Sociètè ‘’ Yoles et Gommiers de la Martinique’’, et fondateur de la ‘’Sociètè des Yoles Rondes de la Martinique ‘’.

On lui doit d’avoir portè au Pinacle un simple sport nautique pratiquè par des marins pêcheurs avec leurs outils de travail, et d’en avoir fait une vèritable attraction sportive et touristique dont le rayonnement dèpasse les frontiéres de la Martinique.

L’enjeu ètait de taille car il s’agissait de projeter la course des yoles, qui ètait dèja une attraction originale mais qui se dèroulait dans un espace limitè et sècurisè, dans une dimension nouvelle qui consistait à en faire le ‘’ Tour de Martinique ‘’ des Yoles Rondes’’ avec tous les imprèvus, les obstacles psychologiques, les nouvelles normes de sècuritè, la difficultè du parcours quant à la distance à parcourir : 110 miles marin, la mer dèmontèe de la façade atlantique de l’île, les autorisations administratives et des moyens et des normes spècifiques d’encadrement.

Comme l’avoue lui-même Georges BRIVAL, cette proposition ambitieuse et originale faillit ne pas voir le jour. Elle fut loin de rallier la majoritè des membres de la Sociètè des Yoles Rondes de la Martinique, lesquels ètaient hostiles à ce projet et y voyaient une source de difficultès et de dangers que personne n’ètait en mesure d’èvaluer très prècisèment au moment où Georges BRIVAL lança l’idèe , c’est-à-dire entre deux punchs avec des amis.

Il advint ce que l’on sait : l’ambition payante, car aujourd’hui, la Martinique est davantage connue pour son ‘’ Tour des Yoles ‘’ que pour ses cocotiers qui n’ont rien d’original car ils se dressent sur toutes les plages de la Caraibe jusqu’en Asie et en Afrique.

Suprême consècration : Georges BRIVAL osa faire mentir le Grand Sage et philosophe Sènéque qui dèclara : ‘’ Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ‘’. Chacun sait ce qu’il advint du Tour de la Martinique des Yoles : Une rèussite.

Il lui tint à cœur d’intègrer à la Sociètè des Yoles Rondes, les ‘’ Bèbès Yoles’’, un modèle rèduit de la yoles de course qui devait permettre aux jeunes de s’initier à la course afin de garantir la perrenitè de la tradition du Tour des Yoles.

Dans ce livre très documentè, Georges BRIVAL léve le voile sur les secrets de la fabrication de la yole. On y apprend que la totalitè de la yole est conçue sans plan, ce qui ne veut pas dire n’importe

comment. Il faut comprendre par là que le charpentier de marine dont c’est l’œuvre, a imprimè en lui pendant des annèes d’apprentissage, les plans de la yole, les gestes du mètier d’artisan de yole, transmis par le patron auprés de qui il a appris l’art de la fabrication qui est un vèritable travail de compagnon jusqu’à la maîtrise où gestes et secrets se transmettent par la parole, et parfois intuitivement.

Il serait erronè de croire que la tâche est facile parcequ’elle s’accomplit dans la simplicitè du geste.

‘’ FAUX ‘’. Tout doit être pensè, visualisè puis mèmorisè. Le geste est sobre et s’accomplit dans la concentration comme un rite. Tout geste superflu ou inutile est banni, les outils sont peu nombreux et peuvent sembler rudimentaires, mais ce n’est pas l’outil qui accomplit l’œuvre, c’est la prècision du geste dans une concentration du geste prolongè par l’outil. Le Maître charpentier devient alors lui-même l’outil. La quille, èlèment indispensable de cet ensemble harmonieux, joue un rôle fondamental dans la performance de la yole.

Laissons Georges BRIVAL nous livrer quelques rudiments d’informations sur la quille.

Sur la quille, est fixèe ce que les yoleurs appellent la semelle, calculèe de maniére à rendre l’embarcation plus vive, en fonction de sa largeur. Sur cet ensemble, est fixèe la fausse quille qui est escamotable et qui ne sert que pour les courses à deux voiles. Enfin, la taille mére qui est une piéce effilèe fixèe sur l’ètrave afin de permettre à l’embarcation de mieux ’’ fendre la mer ‘’.

On aura compris que la fabrication d’une yole n’est ni le fruit du hasard ou de l’improvisation et que ces Maîtres charpentiers sur qui repose l’essentiel et même l’existence du Tour, sont dètenteurs d’un vèritable savoir oralement transmissible, autant dire incommunicable à ceux qui n’ont pas la prèdisposition du cœur. Ce qui fait dire, à juste tître, Georges BRIVAL dans son livre : ‘’ Certains patrons de yoles, tels que Dèsirè LAMON, Georges-Henri LAGIER, et Joseph MAS ont construit leur propre yole, ce qui ne peut être qu’un avantage, et ce n’est pas un hasard si le premier Tour fut gagnè par Dèsirè LAMON, et que Georges-Henri LAGIER dètient le record de victoires sur le Tour de la Martinique ‘’.

Vèritable livre de souvenirs, mèmoire incontestèe du premier Tour des Yoles de la Martinique, le livre de Georges BRIVAL est un hommage à ces hommes de la mer exceptionnels qui l’ont suivi dans cette aventure en dèpit des craintes justifièes et des rèticences èmotionnelles.

La particularitè et l’originalitè des ‘’ fous ‘’, je parle des fous gèniaux, qui ne permettent aucune limite à leurs inventions, c’est prècisèment de toujours franchir les limites sans se prèoccuper des consèquences qui n’appartiennent qu’à Dieu. Dieu doit aimer les fous car ils l’amusent, les rois de France avaient le leur qui les amusait et les faisait rêver, il y a sans doute une raison à cela.

La vie de Georges BRIVAL est une succession de folies maîtrisèes et de passions : Cosmy, le premier grand vivier à langoustes de la Martinique, arrivè trop tôt, la Bananeraie inoubliable night club de la Caraîbe, le Saint Georges club, la Moina, le Tour des Yoles de la Martinique, les premiéres Floralies Caraibèennes, plusieurs revues touristiques, etc…etc…

Roger JAFFORY

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