Il était une fois Georges Brival …

Georges Brival

La vie de notre grand témoin de ce mois, a tout d’un roman. Une vie faite de hauts et de bas, faite de rencontres et de fâcheries, faite d’idées géniales plus ou moins abouties et comprises… Mais une constance : toujours favoriser l’essor de la Martinique par le biais du tourisme. Après une enfance sans histoire, le jeune Georges échoue au baccalauréat en 1949. Simple accroc, il part alors à Paris pour devenir officier dans la marine marchande. Finalement, il s’engage pour deux ans dans l’armée de l’air à Nîmes, contrat bientôt prolongé par 4 ans supplémentaires pour financer une semaine de vacances à Juan-les-Pins !
Marié à 23 ans et père d’un fils, il démissionne de l’armée. Il n’est pas resté trop longtemps au chômage, car il entre à l’UAT (Union Aéromaritime de Transport). Là, il découvre sa véritable vocation : la publicité. Alors, à son retour en Martinique en 1960, il monte la première agence de communication et de publicité en Martinique. Il commence plutôt à bien gagner sa vie et se spécialise dans le tourisme. A l’époque, deux manifestations émergent en Martinique : le carnaval et le Tour de Martinique cycliste. Il convainc le président du comité cycliste d’alors, Serge Henry, d’introduire la publicité au sein du peloton et de la caravane du Tour.

« JE PENSAIS FINANCER LE TOUR À 100% »

Georges Brival se fait un nom dans le monde de la nuit en créant le Saint Georges Club, La Moïna, La Bananeraie qu’il revendra en 1967 en 48 heures pour partir au Canada, en qualité de directeur artistique d’un groupe de musiciens martiniquais partis à Montréal pour l’exposition universelle. Pêle-mêle, il créera un vivier à langoustes à l’anse Cosmy, les Floralies caribéennes, la Cabane à rhum au Canada, contribuera à la naissance du semimarathon…

Sa vie bascule lors d’un repas pris au Vauclin dans les années soixante. Au large, deux yoles (La Florida barrée par Frantz Ferjules et Vini Wè Sa barrée par Gabriel Melidor) s’affrontent pour une Kous Cannot Arété. C’est le déclic : la yole ronde devient la passion de Georges Brival qui voit les voiles comme un support publicitaire. Il finance alors des courses de yoles rondes, fait construire et devient propriétaire de huit yoles… Il organise une manifestation commune regroupant yoles, gommiers et avirons. Un véritable tabac à Sainte-Luce ! Cela donne à Fernand Emica l’idée de créer la Société des yoles et des gommiers en 1972. Le président étant muté, Georges Brival se retrouve à la tête de l’association qui deviendra la Société des yoles rondes en 1981. En 1985, contre l’avis de son comité, il crée le premier Tour de la Martinique et quittera la présidence « dégoûté » en 1988. En effet, depuis toujours, Georges Brival souhaitait en faire une société commerciale qui aurait pu financer la manifestation et rétribuer les coursiers. « Je pensais financer le Tour à 100% et aider financièrement les marins-pêcheurs. » En 2005, il tente un come-back en organisant des Kous Cannot Arété au Robert et au Marin. Après un procès qu’il remporte face à la Société des yoles rondes, Georges Brival ne fait plus parler de lui au sein du monde de la yole ronde, même s’il continue à rendre visite à Frantz Ferjul, « le frère que j’aurais voulu avoir ».

Extrait de France-Antilles du 2 Août 2017

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