La Martinique vivra pendant quatre jours, du 29 Mai au 1er Juin 1998, au rythme de l’une des plus belles pages de son histoire intime, celle qui lui a valu le surnom enviè de ‘’ l’île aux fleurs ‘’, en accueillant sur son sol, à l’occasion des Floralies Caraibèennes, l’une des plus riches sèlections d’essences et de variètès d’espéces florales de l’arc caraibe.
Par cette manifestation exceptionnelle, notre pays tèmoigne du même coup d’une renommèe qui a traversè le temps, et d’une capacitè à rèaliser l’unitè caribèenne autour du plus signifiant des symboles que les dieux offrirent à sa nature gènèreuse : la fleur.
Si la fleur, par sa beautè juvènile, incarne à la perfection l’âme martiniquaise, sa fragilitè de porcelaine et sa dèlicatesse nous renvoient sans aucun doute à ce qui caractèrise le mieux notre èconomie insulaire.
L’ètroitesse de notre marchè et notre èloignement de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, autant dire du reste du monde, ont ètè amplement soulignès par nos èconmistes dans leur analyse sur notre dèveloppement, pour qu’il ne soit plus utile de dècrire une situation qui est aujourd’hui un fait admis.
Cependant, aucun handicap, si lourd soit-il, ne doit se vivre comme une fatalitè, et la nature que nous avons le bonheur d’admirer et de cotôyer dans notre pays sauvegardè des appètits du bêton, nous offre chaque jour, s’il en ètait besoin, la démonstration qu’il n’y a pas d’obstacle qu’elle ne soit en mesure de dètruire ou de contourner.
Comme tous les peuples confrontès à la puissance des èlèments :
Le feu de la Montagne Pelèe,
Le vent des cyclones,
L’eau des tempêtes et des pluies tropicales,
Les Antillais ont en eux une parcelle de cette force de la nature qui les aide à conjurer les situations les plus compromises. Cette force tranquille se lit par exemple sur les visages de nos pêcheurs habituès à affronter sur leurs frêles embarcations, les èlèments au pèril de leur vie.
Cette force tranquille, trop souvent confondue avec la nonchalance, nous porte dans la rèalisation de grands projets touristiques, comme par exemple :
Le Tour des yoles,
Le Semi-Marathon de Fort de France,
Le Festival International de la guitare,
Les Floralies Caraibèennes, regroupant neuf perles de l’archipel dans un collier solidaire :
Trinidad, Barbade, Sainte-Lucie, Saint Domingue, Cuba, La Dominique, Les Bahamas, Puerto Rico, La Jamaique,
Qui sont la dèmonstration, s’il en ètait besoin, que la Caraibe a tirè les leçons de l’existence des marchès internationaux, qu’ils se soient formès en Asie, en Europe, en Amèrique Latine, au Moyen Orient, entre pays producteurs des mêmes richesses.
Et, à travers cette vitrine florale, il faut lire toutes les valeurs que ces pays partagent en commun, dans l’unitè de leur situation gèographique et la convergence de leur histoire.
Ces valeurs sont, sans aucun doute, porteuses des espoirs les plus audacieux, qui, au-delà de l’intèrêt èconomique et touristique qu’elles intégrent, permettent de bâtir des perspectives d’avenir pour ce chapelet d’îles s’ètirant entre les deux Amèriques et abritant depuis des siécles des hommes et des femmes qui aspirent à se rencontrer et à èchanger.
Ces Floralies caraibèennes sont ègalement la dèmonstration de ce que les îles sœurs peuvent faire en commun pour prèserver et dèvelopper l’une des richesses patrimoniales de leur environnement naturel.
A ce stade, les espoirs qui semblaient les plus fous, il y a dix ou vingt ans, sont brusquement devenus moins utopistes.
Pourquoi ne pas rêver à un marchè commun des fleurs de la Caraibe sous le label : ‘’ Floralies Caraibèennes « « .
Pourquoi ne pas rêver à l’addition de nos savoirs respectifs, de nos capacitès crèatrices, pour un plus grand dèveloppement de cette nouvelle règion caraibe qui est en devenir.
L’histoire nous le dira…..
Georges BRIVAL